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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 18:48

 


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Le groupe de travail du Conseil National du Numérique, que j'ai eu le plaisir de piloter,  a remis hier (12 mars 2013)  à la Ministre Fleur Pelerin son avis sur la Neutralité de l'Internet .

 

Le CNN a été saisi de ce sujet par une lettre de saisine datée du 29 janvier 2013, dans laquelle la Ministre souhaitait que le CNN étudie l’effectivité du cadre juridique actuel dans le but de protéger la liberté d’expression et de communication des internautes. Cette saisine faisait suite à une table ronde organisée le 15 janvier dernier sur le sujet.

 

A la suite de cette saisine, un groupe de travail de six personnes (cf photo ci dessous) s’est constitué au sein du CNN : Serge Abiteboul (Inria), Tristan Nitot (Mozilla),Jean-Baptiste Rudelle (Criteo), Bernard Stiegler (IRI Georges Pompidou), Marc Tessier (Video futur) et moi-même. Nous avons également étroitement travaillé avec Jean Baptiste Soufron, secrétaire général du CNN. Ce groupe est constitué à la fois d’experts en réseaux et en services, d’entreprises et de chercheurs. 

 

 

 

 

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L’avis et le rapport que nous avons produits a été le fruit d’un travail collaboratif et d’une co rédaction par les membres du groupe de travail très actifs; chaque mot de l'avis a été discuté; nous avons également intégré la grande majorité des arguments émis par les autres membres du CNN, ce qui a permis un vote le 1er mars à l’unanimité sur l’avis proposé. Un véritable record en un mois !

 

L’avis est bref (une page) complété d’un rapport plus complet et très pédagogique comportant le contexte qui nous a 

amené à émettre cet avis, ainsi qu’une cartographie des controverses historique, détaillant les débats aux Etats Unis, en Europe puis en France. Le rapport présente le cadre juridique actuel et ses limites vis-à-vis de la liberté d’expression.

 

Le sujet ayant été largement abordé dans plusieurs rapports ou prises de positions, et comme la contrainte de temps pour la remise de cet avis était court, le CNN a décidé de ne pas faire d’auditions. En revanche, il a pris soin de bien tenir compte des enjeux économiques des acteurs.

 

 

 presentation avis

 

 

Quelques éléments de contexte pour bien comprendre la position du CNN:

 

Depuis vingt ans, nous vivons une véritable révolution industrielle par l’accès public à l’Internet et le développement des technologies numériques qui révolutionnent la vie quotidienne des individus. Cette révolution correspond au développement de l’Internet dont l’un des principes fondateurs est la neutralité des réseaux, qui exclut toute discrimination à l’égard de la source, de la destination, du contenu de l’information transmise. A l’ère du Web 2.0, la participation des internautes devient source majeure de création et d’innovation, que ce soit dans la sphère marchande et non marchande, et cette innovation n’est possible que s’il n’y a pas de barrière à l’entrée.

Ainsi, la métamorphose de la société et de l’économie numériques impose la question de la neutralité, nécessaire à la liberté d’expression et de création. Ces libertés sont aujourd’hui menacées par les pratiques de filtrage, censure, ralentissement, blocage. Sur le mobile, la non neutralité est une réalité.

 

Dans ce contexte, nous avons défendu l'idée selon laquelle la neutralité de l’Internet doit être intégrée dans la loi française, traduisant ainsi le principe d’égalité dans le numérique. L’avis du CNN pose donc le principe de neutralité au plus haut des normes juridiques en France, puisque kl'avis  propose de modifier la loi de 86 à valeur constitutionnelle (au même titre que la liberté de la presse en 1881)

 

L’avis du CNN présente plusieurs caratéristiques et innovations:

 Le principe de neutralité est défini par ce qu'il garantit

 Il n'est pas absolu, il garantit un accès non-discriminatoire, mais aussi équitable et

transparent.

 Il est élargi au-delà des seuls opérateurs, visant désormais les services d'accès et de

communication, c'est-à-dire les services d'accès à d'autres services (typiquement des moteurs de recherche, des FAI, des applications mobiles, des réseaux sociaux), qui sont devenus des services incontournables par lesquels on accède directement à des services.

Cet élargissement de la neutralité des réseaux à celle des services d’accès et de communication est une innovation forte par rapport aux débats précédents, y compris à l'international

 

Ce cadre de loi renforce le droit existant qui est évidemment maintenu. Les sanctions sont celles qui existent déjà et seront appliquées par les juges compétents (juge judiciaire, autorité de régulation, etc.).

 

Enfin, pour tenir compte des enjeux économiques liés à ce principe de neutralité, l’avis du CNN propose  son application progressive en fonction de l’évolution des usages (obile, objets connectés etc …). C’est le législateur qui sera en charge de définir dans le temps cette progressivité. Dans cette période, il est nécessaire de définir des indicateurs de neutralité des réseaux et des services d’accès, de réunir les acteurs économiques, les autorités de régulation et les politiques pour une réelle effectivité, et de porter au niveau Européen ce nouveau défi. 

 

A suivre donc....

 

Retrouvez l’avis et le rapport sur le site du CNN :

http://www.cnnumerique.fr/avis-net-neutralite-du-conseil-national-du-numerique/

 

 

 

Les commentaires de la presse:

 

http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/13/le-conseil-national-du-numerique-veut-inscrire-le-principe-de-neutralite-du-net-dans-la-loi_1847149_3234.html

 

 

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/03/12/le-conseil-national-du-numerique-se-prononce-pour-la-neutralite-du-net_1846863_651865.html

http://www.francetvinfo.fr/le-conseil-national-du-numerique-veut-inscrire-la-neutralite-du-net-dans-la-loi_279479.html

http://www.01net.com/editorial/588595/pour-le-conseil-national-du-numerique-la-neutralite-du-net-est-fondamentale/

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/neutralite-du-net-le-conseil-national-du-numerique-preconise-une-loi_375984.html

 

http://www.franceinfo.fr/high-tech/nouveau-monde/le-conseil-national-du-numerique-recommande-une-loi-pour-la-neutralite-du-net-917179-2013-03-12

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/reuters-00506281-internet-le-conseil-du-numerique-prone-une-loi-sur-la-neutralite-546263.php

http://www.paris-normandie.fr/actu/neutralite-du-net-le-conseil-national-du-numerique-preconise-de-legiferer

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Le-Conseil-national-du-numerique-preconise-une-loi-sur-la-neutralite-du-Net-_NG_-2013-03-12-920195

 

http://www.actualitte.com/legislation/le-conseil-national-du-numerique-se-positionne-en-faveur-d-une-neutralite-renforcee-d-internet-40924.htm

 

http://www.20minutes.fr/high-tech/1116887-20130312-neutralite-net-conseil-national-numerique-preconise-loi

 

http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/high-tech-medias/internet/221167632/neutralite-net-proposition-loi-facile-a-cont

 

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202637655998-le-gouvernement-va-legiferer-sur-la-neutralite-du-net-546493.php

 

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Internet.-Le-Conseil-du-numerique-prone-une-loi-sur-la-neutralite_6346-2172366-fils-tous_filDMA.Htm

 

http://www.zdnet.fr/actualites/neutralite-du-net-le-cnnum-veut-une-loi-mais-sur-quoi-39788145.htm

 

http://www.ecrans.fr/Neutralite-du-net-le-Conseil,16065.html

 

http://www.franceinfo.fr/economie/tout-info-tout-eco/net-neutralite-enjeux-societaux-et-economiques-918463-2013-03-13

 

http://www.freenews.fr/spip.php?article13225

 

http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130312.OBS1554/bientot-une-loi-sur-la-neutralite-du-net.html

 

http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/neutralite-du-net-cnnum-0313.shtml

 

http://www.jdt.fr/article.php?id=350&np=1

 

http://lentreprise.lexpress.fr/internet/neutralite-du-net-le-conseil-national-du-numerique-pour-une-loi_39129.html

 

http://www.itespresso.fr/interview-benoit-thieulin-cnnum-neutralite-internet-principe-valeur-constitutionnelle-62736.html

 

http://www.latribune.fr/technos-medias/internet/20130312trib000753558/reseaux-pourquoi-il-est-presque-impossible-d-imposer-une-neutralite-du-net.html

 

http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130312.OBS1558/cnnum-sans-neutralite-la-liberte-d-expression-est-menacee.html

 

http://www.europe1.fr/High-Tech/Neutralite-du-Net-F-Pellerin-veut-une-loi-1444633/

 

http://www.universfreebox.com/article/20081/La-Neutralite-du-Net-inscrit-dans-la-loi-en-2014

 

http://www.silicon.fr/neutralite-internet-cnn-loi-france-84255.html

 

http://www.usinenouvelle.com/article/la-neutralite-du-net-au-meme-niveau-que-la-liberte-de-la-presse-selon-christine-balague.N193220

 

http://www.generation-nt.com/neutralite-net-conseil-national-numerique-fleur-pellerin-actualite-1706352.html

 

http://www.degroupnews.com/actualite/n8464-cnnum-neutralite-fleur_pellerin-loi-reseau.html

 

http://www.usinenouvelle.com/article/le-cnnum-prone-une-loi-sur-la-neutralite-du-net-etendue.N193100

 

http://www.universfreebox.com/article/20085/Neutralite-du-Net-aucune-sanction-concrete-n-est-proposee-selon-l-association-Quadrature-du-Net

 

http://www.numerama.com/magazine/25360-la-cnnum-propose-un-principe-non-absolu-de-neutralite-du-net.html

 

http://www.numerama.com/magazine/25362-google-et-ses-abus-dans-le-viseur-du-conseil-national-du-numerique.html

 

 

http://www.planetecampus.com/actu/70697-neutralite-du-net-enfin-une-loi-pour-garantir-la-liberte-des-internautes

 

http://www.tomsguide.fr/actualite/neutralite-internet-loi-rapport,20481.html

 

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Depeches/Neutralite-du-Net-F.-Pellerin-veut-une-loi-470569/

 

 

http://www.clubic.com/connexion-internet/actualite-546752-neutralite-reactions.html

 

http://www.lefigaro.fr/hightech/2013/03/12/01007-20130312ARTFIG00408-le-gouvernement-veut-une-loi-pour-proteger-les-internautes.php

 

http://www.linformaticien.com/actualites/id/28380/le-cnnum-officialise-la-loi-sur-la-neutralite-du-net.aspx

 

http://frenchweb.fr/neutralite-du-net-un-projet-de-loi-en-2014/104795

 

http://www.lemagit.fr/divers/2013/03/12/le-cnn-veut-inscrire-la-neutralite-du-net-dans-une-loi/

 

http://www.clubic.com/connexion-internet/actualite-546746-cnnum-neutralite-reseaux-services.html

 

http://electronlibre.info/net-neutralite-la-loi-de-1986-rhabillee-pour-lhiver-2014/

http://pro.clubic.com/technologie-et-politique/actualite-546742-fleur-pellerin-proposera-loi-neutralite-2014.html

 

http://www.lelectronique.com/actualite/presse-le_cnnum_invite_le_gouvernement_a_legiferer_sur_la_neutralite_des_reseaux-369267.php

 

http://bourse.challenges.fr/news.hts?urlAction=news.hts&idnews=RTR130312_0092B05W&numligne=2&date=130312&source=RTR

 

http://www.challenges.fr/entreprise/20130312.CHA7191/le-gouvernement-osera-t-il-interdire-le-bridage-de-la-pub-web.html

http://www.boursorama.com/actualites/le-gouvernement-veut-une-loi-pour-proteger-les-internautes-96e284ceb25faa25c057aa38b3404593

 

http://www.erenumerique.fr/une_loi_sur_la_neutralite_du_net_en_2014-article-5530-1.html

 

http://www.cbanque.com/actu/36375/neutralite-du-net-le-conseil-national-du-numerique-preconise-de-legiferer

 

http://www.bfmtv.com/high-tech/neutralite-net-est-fondamentale-sauf-exception-selon-cnnum-468484.html

 

http://www.ecrans.fr/La-neutralite-du-Net-table-sur-la,16070.html

 

http://www.ecrans.fr/La-Quadrature-du-Net-Regler-la,16068.html

 

http://www.ecrans.fr/Herve-Le-Crosnier-On-replace-le,16069.html



International

- http://www.nytimes.com/2013/03/13/technology/france-proposes-new-rules-for-internet-equal-access.html?pagewanted=all&_r=0

 

- http://www.telecompaper.com/news/france-plans-to-legislate-on-net-neutrality--930768

 

http://www.laquadrature.net/en/net-neutrality-neutralised-in-france

 

 

 

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 11:42

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Vendredi 18 Janvier 2013, Fleur Pellerin, Ministre  déléguée chargée des PME, de l'innovation et de l'Economie Numérique, a relancé le Conseil National du Numérique (CNN), en nommant Benoît Thieulin président, et 30 membres. J'ai été nommée Vice présidente en charge des libertés individuelles. Le CNN a pour mission de formuler de manière indépendante et de rendre publics des avis et des recommandations sur toute question relative à l'impact du numérique sur la société et sur l'économie. Il peut être consulté par le Gouvernement sur tout projet de disposition législative ou réglementaire dans le domaine du numérique. Il est placé sous la responsabilité de la ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique Fleur Pellerin.

Le Conseil national du numérique comprend, à parité entre chaque sexe, trente membres bénévoles choisis en raison de leurs compétences dans le domaine du numérique. Les membres sont nommés par décret en Conseil des ministres pour un mandat de trois ans, renouvelable.Organe non régulateur et indépendant politiquement, le CNN est l’interlocuteur du Gouvernement, des parlementaires, des fédérations professionnelles et des Autorités administratives indépendantes.

 

Le CNN peut recommander librement certains sujets spécifiques sans pour autant être sollicité par le gouvernement. Il peut également être force de proposition pour le développement d’Internet en France1 et a également pour mission de contribuer aux réflexions prospectives dans son domaine. 

La composition du CNN est la suivante:

 

  • Président : Benoit Thieulin, épaulé de 4 Vice présidents: 
  • Tariq Krim, fondateur de Netvibes et de Jolicloud, en charge de l'écosystème et de l'innovation
  • Christine Balagué, Titulaire de la Chaire réseaux sociaux à l'Institut Mines telecom, en charge des libertés individuelles
  • Valérie Peugeot (Chercheuse chez Orange)) en charge de la société de la connaissance
  • Godefroy Beauvallet (fonds AXA pour la recherche) en charge des services publics et de la vie citoyenne. 

 

Les autres membres sont:      

  • Serge Abiteboul, directeur de recherche à l'INRIA et membre du laboratoire LSV à l'ENS Cachan
  • Nathalie Andrieux, directrice du numérique du groupe La Poste et présidente de Mediapost Communication
  • Ludovic Blecher, directeur des éditions électroniques et rédacteur en chef à "Libération"
  • Michel Briand, directeur adjoint de la formation à Télécom Bretagne et vice-président de la communauté urbaine de Brest
  • Virginia Cruz, designer chez IDSL
  • Pascal Daloz, directeur général adjoint de Dassault Systèmes en charge de la stratégie et du développement
  • Marylène Delbourg-Delphis, PDG de Talent Circles
  • Stéphane Distinguin, président de l'agence FaberNovel et président du pôle de compétitivité Cap Digital
  • Marie Ekeland, associée chez Elaia Partners et co-présidente de France Digitale
  • Virginie Fauvel, directrice de la banque en ligne de BNP-Paribas
  • Cyril Garcia, directeur de la stratégie et membre du comité exécutif du groupe Capgemini
  • Audrey Harris, PDG de Soubis
  • Francis Jutand, directeur scientifique de l'Institut Mines Télécom
  • Daniel Kaplan, délégué général de la Fondation pour l'Internet Nouvelle Génération (FING)
  • Laurence le Ny, directrice Musique et Culture du groupe Orange
  • Tristan Nitot, président de Mozilla Europe
  • Sophie Pène, professeur à l'Université Paris Descartes et directrice de la recherche à l’École nationale supérieur de création industrielle
  • Valérie Peugeot, chercheuse à Orange Labs
  • Nathalie Pujo, directrice d'Hachette Tourisme
  • Lara Rouyrès, entrepreneur, business angel et fondatrice de Dealissime.com
  • Jean-Baptiste Rudelle, président de Criteo
  • Cécile Russeil, directrice juridique d'Ubisoft
  • Nathalie Sonnac, professeur en sciences de l'information à l'Université Panthéon-Assas
  • Bernard Stiegler, philosophe et directeur de l'Institut de Recherche et d'Innovation (IRI)
  • Marc Tessier, administrateur de VidéoFutur et président du Forum des Images
  • Brigitte Vallée, directrice de recherche au CNRS

 

 

Pour ceux qui souhaitent lire quelques commentaires dans la presse, ci dessous un lien vers un article des Echos:

 link

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 10:56

Durant les quinze dernières années, le numérique a profondément métamorphosé nos sociétés et la vie quotidienne des citoyens. Il améliore la productivité des entreprises, ouvre un champ de connaissances très vaste grâce à l’Internet, modifie les relations sociales. Les progrès liés à la e-santé permettent de soigner aujourd’hui à distance ou d’opérer avec des appareils de plus en plus efficaces. L’évolution des villes de plus en plus numériques, ainsi que la géolocalisation changent notre relation à l’environnement. L’e-éducation introduit de nouvelles pédagogies et élargit le champ des savoirs. Ces transformations sont également sources de création et de développement d’entreprises et d’emplois. Le Think Tank Renaissance Numérique que je co-préside, a organisé le 22 novembre dernier une grande journée à l’Assemblée Nationale pour réfléchir à des mesures sur la thématique « numérique et sortie de crise ». Des débats participatifs ont été organisés à Marseille, Nantes, Bordeaux et à l’Assemblée Nationale. Au total, 400 acteurs du numérique ont pris part à cette réflexion pour faire du numérique un levier de la sortie de crise, et 19 mesures sont sorties de ces échanges riches et fructueux, autour de six grandes thématiques. La première concerne l’accélération de la numérisation des entreprises, source potentielle de croissance et d’emplois, en particulier au sein des PME françaises. Les acteurs ont proposé que le numérique devienne une priorité de la formation professionnelle continue, qu’une journée nationale de sensibilisation à l’économie numérique soit créée, et qu’un baromètre semestriel de la numérisation des TPE soit mis en place afin de mesurer l’évolution de la numérisation des entreprises, y compris les plus petites. La deuxième thématique a porté sur les échanges entre grandes entreprises, PME et la recherche. Favoriser l’émergence d’un écosystème entre le monde de la recherche et de l’entreprise permettrait d’être à la pointe des évolutions technologiques ou d’usages et de développer un réel avantage concurrentiel, y compris à l’international. Une troisième voie « numérique et sortie de crise » porte sur la fluidification de la relation Etat-entreprises pour dynamiser la croissance, en développant en particulier les incubateurs d’entreprises au sein de toutes les structures universitaires, en y intégrant un système de parrainage. D’autre part, l’accompagnement des décideurs publics dans l’évaluation des dossiers de financement, ainsi que la sensibilisation des agents publics territoriaux aux enjeux et usages du numérique est nécessaire. Susciter toutes les vocations avec le numérique, du stage à la création d’emplois et d’entreprises, constitue le quatrième axe majeur de « Numérique et sortie de croise ». Des propositions de création d’une émission de télévision déclinée sur le web, à fréquence hebdomadaire et en format court sur les chaînes du service public. Développer l’achat public comme accélérateur du développement des TPE/PME innovantes, ou encore équiper et former les bénéficiaires du RSA et faire mieux connaître les métiers du numériques aux missions locales et à Pôle Emploi, constituent des pistes à creuser. La formation et l’éducation au numérique est également un enjeu majeur dans les années à venir. La création d’une discipline nouvelle « informatique et sciences du numérique », des passerelles de sensibilisation aux métiers du numérique pour les élèves et les professeurs, et d’un diplôme de l’internet pour les filières courtes, permettrait de développer les usages et de répondre à des offres d’emplois du secteur qui ne trouvent pas de candidats aujourd’hui. Enfin, l’appropriation des nouveaux usages du numérique, source d’accélérateur de lien social, est également une piste à creuser dans le cadre de la sortie de crise. Quelques propositions pourraient être mises en place rapidement, comme créer un kit numérique pour le créateur d’entreprise, développer le statut du télétravail, nommer des correspondants numériques locaux pour les TPE PME, ou encore systématiser le « M Gouvernement ». o Le numérique constitue ainsi un levier pour contribuer à sortir de la crise. Les mesures proposées ci-dessous ont été sélectionnées en raison de leur simplicité et du faible coût pour les pouvoirs publics. L’objectif désormais est de les mettre en place.

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 16:27

Retrouvez le "LIVE VIDEO"  et mon intervention avec Nicolas Huguenin de Visibrain sur "E-reputation: enjeux et business", organisé par Telecom Ecole de Management et le Cercle des Echos sco.lt/7MMrar

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 16:16

Retrouvez les 100 du numérique en France (suis dans la liste !), par 01 Business & technologies, entrepreneurs, acteurs publics, chercheurs...tous ceux qui font avancer le numérique en France

 

 link

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 08:39

En Chine, les nouvelles technologies sont omniprésentes. L'engouement pour les réseaux sociaux est visible jusque dans la rue si on observe un tant soit peu  le comportement des chinois utilisant leur téléphone mobile.  Pourtant, il est impossible en Chine de se connecter à Facebook ou Twitter : l'accès est bloqué par les autorités chinoises. Par conséquent, seuls 0,04 % des Chinois sont membres de Facebook, même si ce réseau est le plus populaire du monde.

Les réseaux sociaux locaux omniprésents en Chine

Les stars locales sont les réseaux sociaux propres à l’empire du Milieu et qui s’y sont créés. Renren, le réseau social étudiant le plus puissant, regroupait ainsi il y a peu  quasiment autant de membres que Facebook dans le monde. Sur ce réseau, on peut partager avec ses amis du texte, des photos, des vidéos, comme sur son homologue américain. Renren est coté en bourse et vise à devenir le plus gros réseau social chinois.

Le deuxième réseau social utilisé en Chine est Weibo, un site de micro-blogging. Lancé par Sina Corporation en 2009, il regroupe près de 300 millions d'utilisateurs et attire 700 millions de visites par jour. Le site fonctionne sur le même principe que Twitter mais intègre en plus des applications, des jeux et du social commerce. Qzone, réseau social centré sur la musique, est similaire a Myspace. Grâce au lien avec la messagerie instantanée QQ, Qzone a acquis 480 millions d'utilisateurs partageant statuts, photos et musiques.

Les chiffres d'usage sont donc impressionnants, et on peut se demander s'ils sont dus uniquement aux chiffres élevés de la population chinoise (1,4 milliards d'habitants) ou si la culture du lien social explique aussi l'explosion des usages dans ce pays.

Une culture qui favorise le lien social

Les chinois sont très sociaux, bien plus que dans les occidentaux ! Pourtant, dans leur vie quotidienne, ils sont confrontés à une foule très dense, et la promiscuité est forte. Ceci aurait pu engendrer un sentiment de rejet de l'autre et de défense de son territoire individuel, mais c'est l'inverse qui se passe dans la réalité. Alors que les asiatiques sont plutôt réputés pour leur réserve en termes d'extériorisation de leurs sentiments, plusieurs caractéristiques culturelles témoignent du côté social du peuple chinois.

Les familles chinoises vivent en effet sous le même toit, des grands-parents aux petits enfants, symbole du culte des ancêtres hérité de Confucius. Ce système facilite aujourd’hui le travail des femmes, car les grands-parents assurent la garde des enfants en bas âge. L’âge de départ à la retraite est en effet de 55 ans pour les femmes et 62 pour les hommes. Mais cela révèle aussi un partage de la vie quotidienne entre générations, très différent des clivages de nos sociétés occidentales.

Le repas chinois est aussi caractéristique d'un comportement social : les plats sont partagés au milieu de la table, et chaque convive mange les mets placés sur un support central tournant. Dans les rues ou dans les parcs, on rencontre souvent des chinoises dansant en groupe sur une musique rythmée, ou des personnes âgées jouant au badminton, aux cartes, au go ou au majong. Ils rient et échangent constamment entre eux, semblent heureux de ce partage de moments simples de la vie quotidienne.

Les réseaux sociaux : prolongement de la culture de partage chinoise

Les réseaux sociaux constituent donc pour les chinois une extension virtuelle de leur culture de partage quotidienne, une manière d'étendre à des centaines voire des milliers d'individus leurs habitudes et leur culture.

Finalement pour eux, l'internet et les réseaux sociaux sont les reflets de leur vie réelle, et on peut s'attendre à une forte expansion des usages dans les années à venir, accentuée par cette soif de découvrir le monde et de devenir l'une des plus grandes puissances mondiales. Les réseaux sociaux constituent également de nouveaux espaces d'expression pourvue d'une certaine liberté, même s'ils sont encore très contrôlés par les autorités politiques.

Dans les années à venir, l'observation des comportements des chinois sur les plateformes sera probablement révélatrice à la fois de traits culturels ancrées dans la société et de changements profonds de la Chine.

A suivre donc....

 


Cet article a été publié dans 01 Net informatique:

http://pro.01net.com/editorial/572241/les-reseaux-sociaux-en-chine-un-phenomene-culturel/

 

 

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 16:09

La révolution numérique est à l’origine d’une véritable métamorphose de notre société. Tous es jours, chacun d’entre nous vit à l’heure du numérique: pour se déplacer, on va regarder le plan du métro ou d’un quartier sur une application smartphone, on va se connecter à ses amis ou ses followers sur les réseaux sociaux et partager avec eux des photos, des textes, des vidéos, l’entreprise, la ville, la maison sont devenus des espaces numériques. Ces bouleversements ont été depuis plusieurs années décrits, commentés, analysés, dans des articles de presse ou des ouvrages dédiés. Il y a pourtant un secteur dans lequel le numérique est moins déchiffré, celui de la santé.

 

 

Le passage au e Patient :

 

La première mutation majeure provient d’un changement de comportement des patients qui sont devenus des e Patients. De 30% à 60% des français (Baromètre Orange, février 2011) ont recherché de l’information santé sur le web. Leur profil est représentatif de la population nationale et la santé est leur 7ème raison de fréquenter le Web (Ipsos Public Affairs, 2010). 8ç% des individus cherchant de l’information santé sur le web sont responsables des achats de médicaments pour leur foyer (GFK, Juin 2010), et un quart environ souffrent d’une maladie chronique. Parmi les informations recherchées, 65% sont des informations concernant une maladie ou ses symptômes,  42% des précisions sur un médicament ou un traitement médical, et 42% des conseils pour rester en bonne santé. Le e Patient cherche aussi un dialogue plus approfondi avec son médecin : 17% des internautes recherchant de l’information santé veulent être capables de poser des questions précises à leur médecin avant d’aller le voir. On constate aussi un changement de comportement depuis deux ans : en 2010, les internautes recherchant des informations santé sur le Web le faisaient à des moments sans aucun lien avec la consultation. En janvier 2012 (Viavoice pour Pasteur Mutuelle), 50% le font après avoir consulté un professionnel de santé, 40% avant de le consulter. Les conséquences sur les consultations ne sont pas neutres. 25% des individus affirment ne pas avoir consulté un professionnel de santé parce que l’information trouvée sur Internet leur était suffisante, révélant donc un phénomène croissant d’autodiagnostic via le Web. Mais cela va plus loin. 14% des internautes (Baromètre Orange Terrafemina vague 5, 2011) affirment aller chercher des informations médicales sur internet pour savoir quels médicaments et traitements peuvent être utiles sans devoir aller voir un médecin, signifiant donc leur aptitude à l’automédication. Enfin, les réseaux sociaux, sur lesquels les internautes partagent de plus en plus d’informations, de photos ou de vidéos, sont aussi devenus des lieux d’échanges sur les questions de santé. Selon une étude de GfK (2010), quatre qualités sont reconnues aux réseaux sociaux par les internautes en quête d’information santé : ces réseaux sont anonymes et facile d’accès ; ils constituent un supplément d’information, celle-ci en étant à la fois utile, complète, efficace et adaptée ; ils ont de plus une fonction d’accompagnement et crée un lien plus régulier que la seule visite ponctuelle chez un médecin ; l’information sur les réseaux sociaux est considérée comme actualisée, fiable et provenant de sources auxquelles on peut faire confiance.

 

Qu’en disent les sociologues ?

Dans un rapport remis au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), à la demande du ministère de la santé, et intitulé « Les conditions de création de valeur des logiciels sociaux en santé et autonomie », les sociologues Gérard Dubey et Sylvie Craipeau analysent la valeur potentielle des réseaux sociaux dans le secteur de la santé.

Dans le rapport, l’enjeu est dès le début majeur : « Il est "crucial de s’intéresser aux modalités de développement de ces pratiques ainsi qu’à leurs conséquences afin notamment de se poser la question de l’opportunité d’une modération et/ou d’une régulation de ces activités par la puissance publique, les professionnels, les intéressés".

Les deux sociologues auteurs du rapport soulignent les informations anxiogènes et les propos parfois violents circulant sur Internet sur la santé, sans aucune modération. Ils mettent en avant deux types de savoirs sur la santé : les savoirs « experts », généralement médical, fournissant des informations scientifiques sur les maladies et leurs traitements. Ce savoir se propage de plus en plus sur Internet, ce qui modifie le rôle du médecin, seul auparavant à détenir ce savoir. Parallèlement au savoir « expert » se construit un «savoir profane, pratique, complémentaire du savoir expert des médecins", sur les forums, les réseaux sociaux, les communautés d’associations de patients. Ce savoir est constitué d’expériences vécues de patients atteints de maladie, et les internautes s’échangent alors des bonnes pratiques, des conseils, trouvent un accompagnement sur la durée, parfois traitent de sujets plus intimes.

Ce rapport défend la nécessité de faire converger les savoirs experts des médecins avec les savoirs profanes des patients, dans un système régulé.

 

En conclusion, ces évolutions vers le Patient 2.0 peuvent éclairer de nombreux marchés, organisations ou entreprises. On constate dans bien des cas une croissance du contenu d’internautes (les fameux « user generated content »), ces savoirs qu’on pourrait aussi qualifier de profanes, qui cohabitent avec des savoirs institutionnels, parfois plus techniques, des entreprises. Un rapprochement de ces savoirs seraient peut être la solution, certaines organisations l’ont déjà bien compris.  La révolution numérique touche la santé au même titre que les autres pans de notre vie personnelle et professionnelle. Les internautes sont de plus en plus prompts à s'autodiagnostiquer et à s'automédicamenter par l'intermédiaire du web, où savoirs experts et profanes se mêlent.


 Cette tribune a été publiée  dans 01Net informatique: 

http://pro.01net.com/editorial/568453/patient-2-0-un-changement-profond-de-la-relation-medecin-patient-impactant-le-secteur-de-la-sante/ 

 

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 03:34

 

Ci-dessous le communiqué de presse publié le 9 mai 2012 par le Think Tank Renaissance Numérique, que je copréside. Vous pouvez retrouver ce CP sur le site du Think Tank: link



Le numérique, c’est maintenant !

Paris le 9 mai 2012

Renaissance Numérique félicite François Hollande pour son élection à la Présidence de la

République et espère que l’alternance consacrera une réelle intégration du numérique dans

la stratégie gouvernementale, notamment avec la nomination d’un ou une ministre du

Numérique. Le Think Tank invite l’ensemble des acteurs du numérique à se réunir début

juillet pour apporter des réponses concrètes de sortie de crise et développer la croissance.

Un ministère du numérique pour une dynamique numérique forte au service de la

jeunesse et de la justice

Consacré comme l’un des 22 thèmes majeurs de la campagne de François Hollande, le

« numérique » mérite, dès le 16 mai, une place plus forte encore dans le futur gouvernement

pour apporter tout son potentiel au service des thèmes prioritaires du nouveau Président de la

République.

Renaissance Numérique demande la création d’un ministère à part entière dédié à l’économie,

à la société et à l’éducation numériques et directement rattaché au Premier Ministre, qui

regrouperait l’ensemble des compétences « numériques » hier disséminées en particulier à

l’industrie, à la culture ou à l’éducation.

Christine Balagué, co-Présidente de Renaissance Numérique, précise que « ce ministère devra

être doté des moyens nécessaires pour mener des actions fortes à destination notamment des

citoyens, des entreprises, de l’institution scolaire et de la compétitivité de la France ».

L’ensemble des membres du Think Tank rappelle en outre que le numérique est un véritable

catalyseur culturel et économique pour la jeunesse française. Il est aussi un vecteur de justice,

par sa capacité à offrir à tous les mêmes chances et à créer des liens nouveaux entre tous les

citoyens, indépendamment de leurs origines géographiques ou sociales.

Un rassemblement des acteurs du numérique pour une sortie de crise accélérée

Sans attendre les décisions du futur gouvernement, Renaissance Numérique propose à

l’ensemble des acteurs du numérique de contribuer à aider la France à sortir de la crise et à

retrouver la croissance: « notre conviction est que l’État est en droit d’attendre du numérique

qu’il participe au développement économique et au bien-être social du pays », précise

Guillaume Buffet, co-Président de Renaissance Numérique, qui ajoute que « les leviers

d’actions du numérique sur l’emploi, la jeunesse, la cohésion sociale notamment, sont

incontournables ».

Le think tank propose ainsi que soit organisée début juillet 2012 une semaine de réflexion et

de rédaction de mesures concrètes directement applicables plaçant le numérique au coeur de

l’action. Il souhaite rencontrer au plus vite celles et ceux qui, au sein du futur gouvernement,

auront en charge les questions numériques.

À propos de Renaissance Numérique

Renaissance Numérique est le principal think-tank indépendant du numérique citoyen en

France. Il est composé de grands chefs d’entreprises de l’internet et d’enseignants-chercheurs

réputés du secteur. Il est co-présidé par Christine Balagué et Guillaume Buffet.

Contact presse : Loïc Bodin, Délégué général, bodin@renaissancenumerique.org -

01.82.83.92.33 – 06.13.77.16.43

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 03:21

Ci-dessous une chronique qui a été publiée dans 01Netinformatique

 

  Un dimanche de premier tour d’élections présidentielles est généralement calme et social en expectative de la soirée électorale (les citoyens se retrouvent souvent dans des cafés ou échangent à la sortie de leur bureau de vote).  Mais la version 2012 du premier tour des élections présidentielles avait un bien autre goût, plus numérique. Les internautes se sont retrouvés sur Twitter, à la quête d’informations inédites. Un certain esprit révolutionnaire les habitait. La plupart cherchait à faire bouger les frontières d’une loi peu adaptée au monde numérique qui exigent qu’aucun résultat ne soit diffusé avant la fermeture des bureaux de vote.

Ici #RadioLondres en direct d’outre-mer et de Genève

La résistance s’est organisée toute la journée autour du hashtag Twitter #RadioLondres. Elle a permis de contourner, par des informations codées, l’obligation de ne pas diffuser de résultats avant 20h. Dès la mi-journée, les départements d’outre-mer ont tweetté l’avancée de François Hollande. Puis, c’est le site de RTBF (Radio télévision belge francophone), rapidement saturé, qui a été relayé sur Twitter. Les Anonymous ont ensuite donné sur ce même réseau social Hollande à 29% et Sarkozy à 26%. Pour finir, des journaux étrangers, comme la Tribune de Genève,  sont rentrés en piste. Bref, de nombreux chiffres se sont propagés sur Twitter au fil des heures.

L’ère du numérique s’est donc manifestée par la résistance des internautes sur Twitter face à la loi de non diffusion des résultats avant 20h. Sur #RadioLondres, les internautes se sont mobilisés, codant les messages pour contourner la loi. On y retrouvait humour, engouement, volonté de propagation des idées. Bref, tout ce qui caractéristique ce monde numérique : liberté d’expression et système parallèle pour contourner un ordre établi inadapté. Dans ce nouvel univers,  la course après le temps et le côté ludique et communautaire priment.

Une résistance transposable à d’autres systèmes

Il est facile d’imaginer que ce phénomène n’est que le préliminaire de mouvements futurs de résistances vis-à-vis d’autres systèmes : entreprises, marques, organisations, personnes. Il illustre à la fois un changement de comportement individuel mais aussi un nouveau système d’action collective autour d’un centre d’intérêt commun. Le phénomène d’adhésion est typique des réseaux sociaux. Les internautes sont attirés par les groupes qui rassemblent le plus d’individus. Le nombre important d’utilisateurs de #RadioLondres a très vite attiré d’autres internautes jusqu’à former une communauté visant explicitement à contourner la loi, à rechercher des scoops pour être au même niveau d’information que les journalistes, les sondeurs ou les partis politiques eux-mêmes.

La télévision patiente dans la salle d’attente

De fait, les internautes sur Twitter ont eu la primauté des premières estimations. Ils sont dans le temps numérique, rapide, quasi immédiat. L’information qui circule est perçue comme crédible, en raison de la puissance des foules (cf le fameux ouvrage « The power of crowd »), de la co-production de résultats qui s’est mise en place, de l’enjeu en termes de reconnaissance et de renommée pour tous ceux qui sont à l’origine du processus de diffusion. Ces derniers sont facilement identifiables et retrouvables.

Parallèlement à ce processus, la télévision est apparue comme un media de débats visuels, d’analyse, mais plus de premier fournisseur de l’information. Les journalistes de TF1 ou de France Télévisions ont dû patienter jusqu’à 20h00 pour diffuser les résultats qui circulaient déjà. En attendant, on a eu droit à la course poursuite de journalistes en motos  pour s’approcher des voitures des deux supposés vainqueurs, ainsi qu’à de très longue description de l’atmosphère au sein des différentes QG des partis politiques. Pendant ce temps, sur  Twitter, les internautes commentaient intensément entre eux les résultats déjà diffusés sur le réseau social, avec humour et émotion.

Des mouvements communautaires qui feront date

Pourtant, lorsqu’on réfléchit quelques secondes, quel est le réel intérêt d’avoir une information quelques heures avant l’officielle ? L’effet attendu ne s’est pas produit : la diffusion de résultats avant la fermeture des bureaux de vote devait entraîner en réaction une ruée d’électeurs aux urnes, ce qui n’a pas été le cas.  C’est donc bien le nouveau phénomène communautaire qui est intéressant, plutôt que ses conséquences sur l’élection elle-même.

Les réseaux sociaux, en particulier Twitter, sont donc aussi les grands gagnants de cette élection présidentielle. Les comportements sur #RadioLondres constituent de nouveaux éléments rentrant dans le paysage. Ils révèlent des fonctionnements communautaires  non traditionnels  qui probablement vont se développer dans de nombreux domaines. Et, il est indispensable de s’y intéresser, de comprendre les motivations et la diffusion des informations dans ces mouvements réactifs. Il ne reste plus qu’à s’y atteler…

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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 18:58

Les débats sont maintenant visibles sur le site:  http://www.qg-numerique.org/fr/citoyen/agenda/354-cafedebats

 

Dans le cadre du QG numérique (www.qg-numerique.org) le think tank Renaissance Numérique que je co-préside avec guillaume Buffet a organisé ce matin,  le 11 avril 2012, une matinée de débats sur les thèmes suivants : 

Services publics numériques aux citoyens : enjeux et perspectives ?
Données personnelles sur internet : quels enjeux dans une société numérique ?
Culture et numérique : quel impact du numérique dans l'industrie et la diversité culturelles ?
Quelle démocratie à l'heure du numérique ?

Toutes celles et tous ceux qui souhaitaient contribuer à la discussion étaient les bienvenus et pouvaient s'exprimer tout au long de la matinée. 

 

Le café débats ont eu lieu au Pub Saint Germain (17 rue de l'ancienne comédie, Paris 6ème) de 8h00 à 12h30.  

Un live-stream des débats sera retransmis sur le site du QG. Retrouvez toutes les réactions sur Twitter en utilisant #QGNUM

 

Programme

8h00 - 8h30 : Accueil - Petit déjeuner

8h30 - 9h15 : " Services publics numériques aux citoyens : enjeux et perspectives ? "

9h30 - 10h15 : " Données personnelles sur internet : quels enjeux pour une société numérique ? "

10h30 - 11h15 : " Culture et numérique : quel impact du numérique dans l'industrie et la diversité culturelles ?"

11h30 - 12h15 : " Quelle démocratie à l'heure du numérique ? "

 

N'hésitez pas à poursuivre les débats et à exprimer librement vos idées sur le site du QG numérique (www.qg-numerique.org)

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